
Dix ans se sont écoulés depuis la dernière édition du Jeu du Grand Donjon. Nous sommes en 1070 après le Grand Soulèvement. Le continent des Couronnes a subi de nombreux changements.
Entre Suprématie de la lumière et de la nature
Déchiré anciennement par la guerre des morts et la perte de la dynastie Colombe, le royaume de Fanélia semble renaître. La Ligue des Griffons, absorbée au sein de l’alliance, céda la gouvernance à l’union princière. Désormais, l’Empire du Soleil ravit et étend son influence sur le continent des Couronnes. Usant d’une diplomatie soutenue par de confortables pécules et par une armée titanesque, la royauté fanélienne n’a jamais autant convaincu et unie. Alors que certains fiefs valois lui prêtèrent allégeance, l’Empire semble s’imposer comme un pacificateur et expansionniste.
Cependant, s’il y a bien une autre puissance que l’on pourrait s’imaginer s’ériger à force égale contre le Nouveau Fanelia, ce serait celle qui, de manière exceptionnelle, croît au sein de la jungle de Gadora. La lisière des forêts n’est jamais autant apparue comme infranchissable – pourtant il serait difficile de nier la récente et redoutable vigueur de la nature. Les royaumes voisins aux Terres Sauvages témoignent : la verdure grandit et les limites du territoire sont repoussées, engloutissant les champs et les montagnes. Les lumières de l’empire, elles-mêmes, ne semblent pas suffisantes pour contenir l’écoulement de la puissance sauvage.
Les Terreurs des Mers
Alors qu’il n’était pas aisé de naviguer à travers l’océan des Krakens lorsque les Pirates des Lames Rouges sévissaient, leur disparition n’a que peu arrangé l’affaire. Bien au contraire. Des forces des fonds marins, plus redoutables encore que les pillards, contrôlent désormais toutes les mers et compte bien y chasser le moindre humain. Que ce soit les activités marchandes, diplomatiques ou martiales, tous subissent le courroux des Enfants des Abysses si bien que plus aucun navire n’est toléré sur les flots. L’économie de tout le continent des couronnes s’en voit affaiblie – sans aborder la place des archipels qui, isolées, sont alors livrées à elles-mêmes.
Étrangement, il est pourtant possible d’observer des flottes quittant les ports fanéliens. Érigés des couleurs de l’Empire, certains pavillons partent en direction du continent de Tairiku et, plus énigmatique encore, d’autres en reviennent, la coque intacte de toute attaque.
Par chance, les créatures ne s’aventurent pas dans le golfe du conflit qui est désormais le terrain de jeu des derniers navigateurs du continent des Couronnes.
La Déchirure du Continent
Si les terreurs des mers inquiètent les habitants de Gaïa, les forces régissant le continent des Couronnes se sont vues fortement déséquilibrées.
Tout d’abord, au Nord, victorieux de leur croisade contre l’abominable dragon rouge et ses servants, le Royaume du Val Tronc Blanc a tout de même connue une grande perte : leur illustre roi Arzaroth, élu de Stegmine et porteur d’Excalibur, a délaissé le trône à la suite d’un long et fastidieux procès contre sa personne. Depuis, l’intégrité du territoire se déchire et les fiefs se désunissent au profit de leurs propres intérêts. Certains souhaitent récupérer la couronne tandis que d’autres se tournent vers d’autres gouvernances – telle que le Nouveau Fanélia et l’Empire du Soleil.
Face à la déstabilisation du Val, le Royaume de Zakankor, débarrassé de leur précédent fléau, compte bien récupérer ses terres ancestrales. Ainsi, si la guerre du Nord pourrait apparaître comme close, ces habitants continuent d’éliminer les monstres et les étrangers.
Enfin, seul un royaume demeure bien discret. Lavé de la menace des morts et de celle de l’Hiver, le royaume de Hauts Remparts aurait pu redevenir une cité d’érudits clairvoyants. Or, depuis l’explosion survenue proche de la capitale, les frontières se présentent bien gardées. Si la Guerre des morts a été remportée, on sait que le royaume continue de dépenser de nombreuses ressources dans son approvisionnement militaire.
Le Retour des Monstres
“L’Âge du Chaos”. Voilà ce que l’on peut entendre dans les paroles inquiètes des érudits qui, voyant dans la recrudescence des monstres, craignent un bouleversement du pouvoir humain. Les preuves du changement apparaissent évidentes : partout ces créatures semblent avoir trouvé logis. Si certains continuent encore de leur faire la guerre, de les repousser et de les exterminer, d’autres les accueillent à bras ouvert. Voire lient leurs forces à eux.
Ce clivage n’est pas autant absolu, puisque les monstres désignent autant des êtres d’apparence pacifiques que des abominations. Les stigmates interrogés, ne serait-ce pas le début d’un Nouvel Âge ?